BOCAGE NORMAND
Président : Christian LECELLIER
127 Rue de la Blanchardiére
61100 FLERS
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Calendrier de nos activités en vue : cliquer ici
Présentation :
Notre association (85 adhérents à ce jour) couvre l’ouest du département de l’Orne (61), en limite des départements de la Mayenne, de la Manche et du Calvados. Dans notre pays de pommes à cidre et de poires à poiré, nous trouvons aussi beaucoup de pommes à deux fins (cidre et couteau) comme la Charchigné, La Gros Locard, le Pigeonnet, le Bon Père…et des pommes à couteau – ne citons que la Calville Rouge Normand et la Passe Pomme Rouge d’été qui restent bien sûr les meilleures pommes… parce qu’elles sont celles de notre enfance !
Cela fait déjà 20 ans que notre Association locale existe : 2004/2024
Son nom « Bocage Normand ». Pas très original, mais explicite en terme géographique et de ce fait peut-être plus facile à localiser.
Et si l’on vous dit « Bocage Normand » à quoi pensez-vous d’abord ?
Aux pommiers et aux vaches normandes ?
Au camembert ?
Au cidre ?
Au calvados ? TOUT en même temps ?
Ce sont effectivement les images qui viennent plutôt spontanément.
Mais, il est une autre image qui n’a pas encore retrouvé sa place, c’est celle du Poiré.
Le poiré est en fait un jus de poires fermenté longtemps appelé cidre de poires. La tradition de production s’est surtout maintenue dans le Domfrontais, région où la terre est profonde, riche et favorable à la plantation de poiriers et à leur étonnant développement. Leur longévité, jusqu’à 300 ans, si une tempête comme celle de 1999 ne décime pas de nombreux vergers, leur donne une silhouette imposante qui sculpte, été comme hiver le paysage bocagé.
Et s’il faut parler un peu d’esthétique… vous êtes invité à visiter cette région la première quinzaine d’avril. La majesté des poiriers en fleurs offre au promeneur des images féeriques tant la blancheur des bouquets accroche la lumière.
Mais revenons à notre propos. Ce poirier, que l’on dit commun, est un arbre à croissance rapide, les 12, 15 premières années, le poirier ne « fait » que du bois. Sa vigueur fait que la production de fruits est sacrifiée au bénéfice de la formation des branches charpentières. Dans la plupart des cas, il offre pendant de longues années – l’arbre peut vivre 300 ans -, une récolte abondante pouvant atteindre jusqu’à 90 barattées pour un même arbre. La barattée de poires pèse environ 35 kg, ce qui donne pour un même arbre aux alentours de trois tonnes de fruits… qui se ramassent à la main ! En effet, à la différence des pommes à cidre, les poires à poiré ne sont pas « gaulées », elles doivent tomber seules, des ramassages réguliers, tous les deux ou cinq à six jours selon les variétés assurent le succès du produit fini. Il est important que les poires qui vont être « pilées » aient le même degré de maturation, de premiers atouts pour obtenir un jus équilibré.
Par la volonté des producteurs de poiré de valoriser leur patrimoine, c’est depuis 2002 que l’appellation AOC Poiré Domfront a été mise en place remplacée par l’appellation AOP.
La détermination de cette zone AOC s’est appuyée sur un inventaire précis des vergers familiaux. La présence très régulière du Plant-de-blanc dans chaque exploitation traduit bien la haute estime dans laquelle cette variété était tenue. C’est une poire méritante appréciée par les éleveurs du Domfrontais et du pays de Passais pour différentes raisons : elle ne « blettit » pas vite, fournit un très bon rendement et donne un poiré limpide, riche en sucre. Sa fréquence montre qu’elle s’inscrit bien dans la tradition, ce qui justifie et explique qu’elle fut retenue comme étant la base de ce poiré. Elle entre pour au moins 40% dans la fabrication du poiré AOP Domfront.
Ce poiré est notre champagne …
Il en a l’apparence mais pas encore la réputation !
Voici quelques lignes extraites du livre Le poirier, la poire, le poiré (non daté mais situé aux environs de 1900) citées par Mr A. Philippe et extraites de la revue « Le bon Cidre »: « C’est le poiré qui fait la base de bien des champagnes. L’exportation vers les départements vinicoles de la Champagne , de wagons de poires et de fûts de poirés est réellement considérable.
Et ces poires et ce poiré reviennent à Paris, sous le nom plus ronflant de Champagne. Il y a du Crémant, du Dry, du Very Dry, la vérité c’est que ce sont les vergers normands qui ont produit ce champagne vanté et payé un bon prix.
C’est qu’en effet, soigné d’une façon spéciale, au besoin ensemencé de levures sélectionnées prises dans les meilleurs crus de champagne, le poiré devient à s’y méprendre un jus adoptif de la vigne et des côteaux champenois.
Si les pays producteurs de cette boisson, légère, pétillante, mousseuse, voulaient s’en donner la peine, ils auraient bientôt crée une marque qui, à Paris, aurait une grande vogue.
On se contente d’en faire dans les pays d’origine, un régal d’amis, une boisson de gaité et la plupart du temps de l’eau-de-vie. »
Le Poiré n’inonde pas encore les salons parisiens, mais la création de l’AOC Poiré Domfront est un bon départ. Il paraîtrait même que les Anglais et les Japonais l’apprécient et s’y intéressent !
Misons sur une dynamique voulue et portée par un groupe de producteurs.
Recette
Certes, nous sommes en février et, ce n’est pas la pleine période des confitures ! Mais des questions sont régulièrement posées quant à la pomme de Calville Normand considérée de moyenne qualité. Alors, qu’en est-il ? Elle permet de faire de très bonnes tartes, de délicieuses compotes et de belles et savoureuses gelées.
Histoire de vous faire rêver en attendant l’automne, voici une agréable lecture qui vous donnera envie d’essayer la recette jointe !
Bonne dégustation
Voici quelques lignes extraites du livre Fables de mon Jardin
Le jour que nous reçûmes la visite de l'économiste, nous faisions justement nos confitures de cassis, de groseille et de framboise.
L'économiste, aussitôt, commença de m'expliquer avec toutes sortes de mots, de chiffres et de formules, que nous avions le plus grand tort de faire nos confitures nous-mêmes, que c'était une coutume du moyen âge, que, vu le prix du sucre, du feu, des pots et surtout de notre temps, nous avions tout avantage à manger les bonnes conserves qui nous viennent des usines, que la question semblait tranchée, que, bientôt, personne au monde ne commettrait plus jamais pareille faute économique.
- Attendez, monsieur! m'écriai-je. Le marchand me vendra-t-il ce que je tiens pour le meilleur et le principal ?
- Quoi donc? Fit l'économiste.
- Mais l'odeur, monsieur, l'odeur! Respirez : la maison toute entière est embaumée. Comme le monde serait triste sans l'odeur des confitures!
L'économiste, à ces mots, ouvrit des yeux d'herbivore. Je commençais de m'enflammer.
- Ici, monsieur, lui dis-je, nous faisons nos confitures uniquement pour le parfum. Le reste n'a pas d'importance. Quand les confitures sont faites, eh bien! Monsieur, nous les jetons.
J'ai dit cela dans un grand mouvement lyrique et pour éblouir le savant. Ce n'est pas tout à fait vrai. Nous mangeons nos confitures, en souvenir de leur parfum.
GEORGES DUHAMEL, Fables de mon Jardin
(7ème édition, Mercure de France, Paris, 1936)
Recette de la gelée de pommes
Pommes de Calville de préférence (ou pommes à la peau rouge).
Sucre : 800g par kilo de jus.
Laver les pommes, ôter la queue et l’œil.
Les couper en quatre ou en grosses tranches en conservant les pépins et la peau.
Les mettre dans un faitout, les couvrir d’eau froide.
Porter à ébullition et faire bouillir quelques minutes jusqu’à ce que les pommes s’écrasent.
Verser ensuite le contenu (eau +pommes) dans une passoire fine, ou dans un sac en toile (une vieille taie d’oreiller peut faire l’affaire).
Laisser égoutter toute une nuit.
Peser le jus recueilli. Y ajouter 800 grammes de sucre pour 1 kilo de jus.
Compter environ 30 minutes de cuisson à partir du début de l’ébullition.
Vérifier la gélification en versant une goutte de jus sur une assiette froide. Quand le jus ne coule plus, la confiture est prise.
Mettre en pot et couvrir à chaud